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Homer (5 500 hab. environ)

C’est l’or qui amena ici un certain Homer Pennock dans les années 1890. Il en trouva bien peu mais cela lui permit de se faire connaître et ainsi donner son nom à la ville. Alors, que faire dans cette localité loin de tout mais très bien située dans la péninsule, parce que bien abritée ? Eh bien, tout simplement profiter de la mer et de ses richesses. Aujourd’hui, Homer est la « Mecque » de la pêche aussi bien commerciale que privée, tant en mer qu’en rivière.

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Elle est la capitale mondiale de la pêche au flétan. D’ailleurs, saumons et flétans y atteignent des records de poids époustouflants. Ici on a péché des saumons de plus de 40 kilos et des flétans de plus de 200 kilos, édifiant, non ? Cela aide à comprendre pourquoi cette petite ville est le paradis des pêcheurs accrocs au gros.

La forêt aussi nourrit son monde à Homer.

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La ville est en deux parties : la ville haute et le Spit. La ville haute ne présente pas beaucoup d’intérêt, la mer n’y est pas ! Le Spit, par contre, mérite qu’on s’y attarde un peu et c’est loin d’être une corvée. Le Spit, moraine terminale d’un ancien glacier, est une longue langue de terre, très étroite, telle une digue, qui s’infiltre et s’étire dans la baie à n’en finir qu’au bout de 8 kilomètres est un bonheur pour le touriste curieux et marcheur et quand l’aigle à tête blanche y fait une pose, on entendrait pas une mouche voler…

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L’attraction principale du Spit c’est bien sûr son port où les classiques bateaux pour la pêche au gros sont légion et ici pas de place pour les frimeurs avec leur « yacht de pêche » à étages. Ici la pêche c’est du sérieux avec du matériel qui tient le coup et qui n’a pas forcément besoin d’épater la galerie. Les pêcheurs individuels sont vraiment nombreux, viennent de loin et sont si fiers d’eux quand ils ont à leurs pieds le fruit de leur pêche qui n’est jamais insignifiant.

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 Il y a le port principal, mais les endroits pour accoster ne manquent pas tout au long de cette langue de terre et donc un peu partout on peut voir débarquer des casiers de poissons. Là où les pêcheurs accostent les bateaux, tréteaux et planches sont déjà installés sur le trottoir et très vite les poissons sont pris en mains et transformés en filets à la vitesse grand V.

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Ce Spit c’est aussi de charmantes maisons de bois de plein pied du côté éloigné de la mer et de l’autre côté, à ras la mer, ce sont des maisons sur pilotis, bien colorées. Un peu de commerces aussi sur ce Spit, mais rien de très important mais tout de même ciblé pêche. Cet endroit, bien que très touristique, est vraiment différent des autres, probablement parce que sa principale activité touristique est essentiellement la pêche sportive.

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Homer c’est aussi de très longues plages, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas avec ses plages aux eaux glaciales qu’elle va attirer des touristes. Encore que, avec un bon Kway, la balade est bien vivifiante et on en sort avec des joues « made in Normandie » !

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Homer, c’est un coup de cœur pour nous !

D’Homer nous devons repasser par Anchorage pour la suite de notre programme. Ce n’est que du plaisir puisque nous devons à nouveau emprunter la Seward Highway. Elle est encore plus belle qu’on vous l’a dit plus haut.

A Anchorage, nous bifurquons sur la Glenn Highway en direction de Haines sur la baie de Chilkoot.

 

La Glenn Highway : su-bli-me…

Elle commence par nous la jouer en gris. Mais quels gris, ils y sont tous et certains sont si lumineux qu’ils finissent par donner de la lumière à ceux qui ne le sont pas. C’est absolument majestueux.

Ces gris vont bien aux montagnes et renforcent leurs traits. Pour que cela change, il suffit qu’une rivière vienne se glisser dans le paysage comme le fait la Matanuska River. On ne peut pas vraiment dire qu’elle opte pour le gris mais elle opte à coup sûr pour le sombre qui lui va bien d’ailleurs. Cela lui donne un air endormi et même serein et elle est tellement calme, probablement parce c’est l’été. De même, tous les troncs d’arbres dans le lit semblent s’être arrêtés pour ne pas déranger le paysage, mais au contraire pour l’embellir. De bas en haut de la photo ci-dessous on ne peut qu’admirer le savant fondu enchaîné des couleurs de la nature. C’est vraiment très difficile de lâcher du regard de tels paysages.

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La Glenn Highway a plus d’un tour dans sa poche et comme par magie elle nous sort une autre gamme de couleurs d’où, bien sûr, le gris n’est pas absent. Et c’est vrai, qu’une petite touche de bleu dans le ciel par laquelle les rayons du soleil en profitent pour donner de l’éclat au vert des alpages ne gâte rien.

3736_glenn_highway.jpgIl manquait les glaciers et ils arrivent. D’abord ce sont des barrières de glace qui bouchent notre horizon et plus on s’en approche et plus c’est beau, mais il faut des kilomètres pour bien apprécier en détail. Mais les détails on ne les aura pas toujours et surtout pas quand d’énormes nuages blanc-gris décident de coiffer le glacier et qu’il devient difficile de fixer les limites de l’un et de l’autre. Mais c’est très beau.

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Quand il s’agit de langues glacières qui descendent presque jusqu’à ras la route, le gris est souvent sévère, mais cela ne dure pas. Avec de nouveaux massifs ce sont de nouvelles couleurs, de nouvelles rivières, de nouveaux marais, de nouvelles forêts, de nouvelles fleurs, deux dames orignal, et puis, et puis, tant d’autres merveilles….

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Après deux jours de routes magnifiques, on le sait on se répète mais on n’hésite pas à le dire encore, les routes d’Alaska n’ont que de merveilleux paysages à offrir et il y a vraiment quelque chose d’envoutant sur ces routes et, ainsi envoûtés, nous arrivons à Haines.

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Haines
(2300 hab.)

L’or et le cinéma ont sorti cette petite ville de l’ombre. Du coup, aujourd’hui, Haines affiche un coté far west qui fait figure de décor de cinéma.

C’est une petite ville, certes, mais c’est une grande coquette ! Dès qu’on y entre on s’en rend compte. C’est à la maison qui sera la mieux fleurie, à la boutique qui aura le plus d’humour pour afficher sa spécialité et le cordonnier avec son marteau ne passe pas inaperçu. Le bar, tout en rouge, et la boulangerie, tout en rouge également, mais elle s’empare de l’ours pour le décor. Franchement, cela dégage de l’ambiance et du tempérament.

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 Mais, ce qu’il y a de plus beau à Haines c’est la couleur de l’océan qui avec la fonte des glaciers prend la couleur des rivières glacières : le vert laiteux lequel donne tout l’éclat au paysage en mettant bien en relief un ciel menaçant.

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Les environs de la ville sont aussi chargés d’attraits avec notamment des glaciers et toute une collection de jolies baies. Hélas, on doit quand même dire que le temps ici a été plus que maussade… Nous sommes venus dans cette ville, car c’est d’ici que nous allons embarquer, d’abord pour Skagway et ensuite pour le fameux « Passage Intérieur ».

A Haines, nous avons vu un grizzli en train de pécher dans la rivière, un ours brun qui traversait la rue à l’entrée du village pendant que nous prenions notre petit déjeuner et encore une dame orignal, bien timide.

Ici, on tue les ours, dans le journal local nous avons lu que 9 ours avaient été tués dans la semaine. Nous avons rencontré un homme avec son fils de 3 ou 4 ans qui sortait de la forêt alors que nous y entrions, il affichait haut et clair son beau et gros revolver à la ceinture. Pourquoi pas ? Mais, est-il raisonnable de s’engager dans la forêt avec un petit enfant -revolver ou pas- quand on sait que les ours y sont ?

On ne vous racontera pas le trajet bateau de Haines à Skagway sur le magnifique Canal Lynn… Ce jour-là, l’Alaska nous a fait une colère NOIRE inénarrable… mais lumineuse… et l’eau d’un vert laiteux !

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