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La Bolivie, c'est tout à la fois, les Andes, l'Amazonie, les cultures indiennes et tellement d'autres choses....

 

Capitales :     La Paz est la ville où siège le gouvernement et elle

                    est en conséquence considérée comme la capitale administrative

                    de la Bolivie. Mais, Sucre, siège du Pouvoir Exécutif

                    et de la Cour Suprême, est la capitale constitutionnelle.

Superficie :    1 098 581 km²

Population :   Vient de passer le cap des 10 millions d’habitants

Densité :       22 hab./km²

Monnaie :      Le Bolivianos 

 

 

 

 

 

Préambule :

 

Pardon à nos chers lecteurs d’être restés aussi longtemps muets sur ce pays. Si la Bolivie est un pays magnifique, c’est aussi un pays où les chocs se répètent pratiquement au quotidien. C’est pour cette raison qu’un temps de recul est vraiment nécessaire avant de tremper sa plume dans l’encrier. C’est aussi, pour nous Européens, un pays souvent difficile –voire très difficile- en raison du froid extrême qu’il peut y faire dans certaines régions, de l’ardeur du soleil, si puissant, si violent, qui nous dessèche de partout, mais aussi en raison de l’altitude élevée dans bien des endroits particulièrement touristiques. Les mécaniques également y suffrent énormément.

 

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Et puis, la Bolivie c’est aussi un pays où les conflits sociaux et politiques abondent et se traduisent par des blocages de routes (bloqueos) par des manifestants déterminés qui peuvent durer plusieurs semaines, ce qui complique bien la vie des touristes de notre genre, mais plus encore la vie des Boliviens. Le grave problème actuel de ce pays, c’est sa division. En effet, toutes les régions les plus riches du pays, situées sur la bande Est (du nord au sud) revendiquent haut et fort pour leur autonomie. C’est si difficile de partager….. 

 

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Pour contrer ses opposants autonomistes, le Président Evo Morales a remis son mandat en jeu lors d’un referendum qui a eu lieu le 10 Août et qu’il a remporté avec 60 % des voix. Les opposants crient à la fraude électorale….

 

Cette situation crée un déchirement entre les populations de ce pays composées d’amérindiens 55 % (Quechuas 30 % et Aymaras 25 %), de métis 30 % et d’Européens 15 %).

 

Sans vouloir plonger dans la vie politique de ce pays, on se rend bien compte qu’il vit actuellement une période très difficile et que cette situation peut devenir plus qu’inquiétante si un dialogue sérieux ne s’installe pas entre le pouvoir en place aujourd’hui et les opposants au régime. 

 

 

 

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La formule qui convient le mieux à la Bolivie et qui permet quelques espoirs est : « Pays où le possible est impossible et où l’impossible devient possible ».

  

Et, maintenant, passons au récit.

 

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Pour nous, il faut bien le dire, la Bolivie était devenue un peu l’Arlésienne. Entre inondations, grèves et référendums, etc…, nous nous sommes longtemps demandés quand allions-nous y mettre les pieds…. Maintenant elle est derrière nous !

 

Visite du pays  (du 2 Août au 10 Septembre 2008)

 

En passant la frontière Chili/Boivie, on ose le dire nous passons « les doigts dans le nez », nous « sautons » du « Parque Lauca » dans le « Parque Sajama ». C’est le même parc, alors pas de grand changement immédiat. La différence au bout de quelques kilomètres, c’est que nous devons nous retourner, ou nous arrêter, pour admirer le si beau volcan Sajama et les tous autres. 

 

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Les petits hameaux qui s’égrainent tout au long des routes sont constitués de toutes petites maisons faites de briques de terre foncée avec le toit recouvert de végétation locale, on croirait du chaume. Ces petits hameaux sont plein de charme. Très vite, les « clichés » boliviens sont bien présents d’abord celui des femmes, habillées de couleurs chatoyantes et chapeautées, avec leur petit baluchon également coloré sur le dos, c’est une petite couverture carrée, et rayée, leur sac à dos en quelque sorte, et dedans elles y mettent les bébés, le bois, tout ce qu’elle doivent transporter en fait. Un autre cliché, celui des troupeaux de lamas, alpagas et moutons accompagnés le plus souvent de bergères ou d’enfants bergers et de chiens, aucun espace n’est clôturé ce qui fait que parfois ces troupeaux sont sur les routes. L’environnement est semi désertique et l’on se demande bien ce que peuvent trouver à brouter toutes ces petites bêtes. Beaucoup de piétons aussi sur les routes mais également des gens assis sur le bas-côté, peut-être attendent-il un bus ?

 

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La route se poursuit dans de jolis tons chauds et plutôt clairs. On retrouve un peu les couleurs café au lait que nous avons vues également au Chili, mais le safran s’y ajoute. Le paysage est des plus paisibles et génère une grande sérénité. On ne se lasse pas de prendre tout notre temps pour le regarder, le photographier et les arrêts sont fréquents. De place en place quelques lagunas et dans leur environnement ce sont des « champs » de lamas. Cette route est un vrai régal pour les yeux.

 

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La sortie du Parque Sajama se fait en douceur. Et l’environnement passe en fondu enchaîné des tons clairs aux tons soutenus et nous voilà de nouveau dans un environnement rougeoyant. Les montagnes se sont éloignées et ce sont de beaux paysages rocheux et quelques canyons qui bordent notre route.

 

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À l’approche de La Paz, nous traversons une petite ville où c’est jour de fête et la musique bat son plein ! La population joliment costumée occupe tout l’espace de la route et nous sommes obligés de rouler sur le bas-côté ce qui n’est pas du goût de Jules car c’est trous et gros et cailloux, mais, comme toujours, Jules prend tout de même un malin plaisir à faire de la poussière !

 

 

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Et puis, c’est l’arrivée à El Alto (700 000 habitants), grande ville sur le sommet de 1516_la_paz.jpgla montagne qui borde La Paz. Et là, c’est du grand spectacle, c’est le milieu de l’après-midi et l’activité est au plus fort de sa partition. Le commerce est dans la rue, partout des échoppes en tout genre ou les marchandises sont carrément exposées sur le sol et les vendeuses assises par terre, ce qui rend la circulation des piétons sur le trottoir quasiment impossible. Du coup, c’est une foule de piétons sur les voies de circulation au beau milieu de micro-bus, de bus, de taxis et tous 1519_la_paz.jpgceux-ci dans tous les sens. De toute cette ambiance colorée, parfumée, bruyante, Valérie n’en perd pas une miette ; c’est tout à fait de genre de spectacle qu’elle adore et quelle trouve magique. Tous ces commerces de rue, et les autres, où il y a tant à découvrir la grisent un maximum. Dans tout ce bazar, la conduite requiert vraiment toute l’attention du chauffeur. La Police a bien du mal à faire respecter ses ordres que ce soit des piétons ou des voitures. Mais Chouchou, grand Mamamouchi de la conduite s’en sort comme un chef et nous nous retrouvons au péage de l’Autopista qui traverse en son centre, en 35 Km, en changeant de nom, toute la ville de La Paz.

 

La Paz (1 500 000 hab.)

 

Les hauteurs de cette ville varient de 4100 mètres à 3100 mètres. Le centre se situe à 3660 mètres. 

 

 

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Après le premier virage sur cette Autopista, c’est le grand choc : un gigantesque gouffre en forme d’entonnoir, surmonté de volcans enneigés, dans lequel on peut voir, sur tout le pourtour, des cascades et des cascades de maisons ou de petits immeubles dans la première partie, puis ce sont les immeubles du Centre qui apparaissent. Ensuite, vers le bas, des collines surgissent du gouffre et sont construites sur certains côtés. Tout d’un coup, on a l’impression de traverser de petits villages qui ne se voient pas les uns les autres. Dans d’autres endroits, les constructions sont sur les hauteurs des collines. L’environnement de la ville de La Paz est exceptionnellement spectaculaire. Dommage tout de même que le fleuve qui traverse la ville, le Rio La Paz, pas toujours à ciel ouvert, soit son déversoir….

 

 

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Après cette belle descente, nous arrivons à Mallasa, petite localité dans la continuité de La Paz, et nous nous installons à l’hôtel Oberland. Cet hôtel à un grand parking où les campings-cars sont acceptés. Eau, électricité, douches et WC sont à disposition. Nous, nous décidons que nous avons besoin de vacances, alors nous nous installons dans l’hôtel et mettons Jules au parking.

 

Mallasa est un très bon camp de base en raison de son altitude moindre et aussi parce que les températures y sont généralement plus élevées, de l’ordre de + 5°. Tout à côté de l’hôtel, des bus et micro-bus partent régulièrement pour le centre ville, ils seront notre mode de transport. C’est beaucoup trop fatigant pour Jim ici. L’environnement de cet hôtel est magnifique avec des montagnes tout le tour dont une est surmontée de la « Muela del Diablo ». Cette molaire, nous la voyons de la terrasse de notre chambre, mais de ce côté, elle ressemble franchement à une canine ! La Vallée de la Lune est dans l’environnement de l’hôtel.

 

 

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La traversée de la ville de La Paz, en entrée en matière, nous a vraiment donné envie de partir vite à sa découverte. Cette gigantesque ville n’est pas particulièrement peuplée pour une capitale, mais elle est très étendue car, finalement, il n’y a pas beaucoup de tours dans cette ville mais un très grand nombre de maisons et de petits immeubles.

 

Nous commençons notre visite un dimanche et, en bons « Toutous » bien disciplinés, notre première étape sera la « Plaza del Estudiante », cœur de la cité touristique d’où part la grande « Avenida 16 de Julio », un peu nos Champs Elysées. Tout de suite, nous sommes dans l’ambiance : le dimanche matin, cette avenue est fermée à la circulation pour le bon plaisir des jeunes et des enfants. Les étudiants en uniforme, ou costumés, envahissent l’avenue ainsi que leurs orchestres. Sur les trottoirs, les petits qui sont installés et encadrés par leurs maîtres s’adonnent à des activités culturelles ou artistiques : lecture, dessin, peinture et jeux divers, un peu comme au cirque, la danse aussi est de la partie.

 

 

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En continuant la promenade, nous arrivons sur la Plaza Perez Velasquesz sur laquelle se trouve l’Iglesia San Francisco. Si cette église ne nous emballe pas, l’atmosphère de cette place nous a plu avec tous ses petits vendeurs d’artisanat, ses cireurs de chaussures et la cohue tout autour car c’est une tête de ligne pour beaucoup de bus.

 

De là partent les vieux quartiers de la ville où se trouve la fameuse « Calle Sagarnaga» où l’on ne peut pas rater le moindre touriste ! Cette rue vaut vraiment la peine d’être visitée. Tout l’artisanat bolivien se trouve ici. Et il est beau cet artisanat et tellement chatoyant. Les tissages et tricots en alpaga de toutes sortes sont bien tentants, notamment les ponchos. Les orfèvres de l’argent proposent eux aussi de bien belles réalisations. Les poteries également sont bien présentes mais pas vraiment à notre goût. Cette rue est très pittoresque, impossible de ne pas trouver quelque chose à y acheter. La « Calle Linares » qui la coupe et, elle aussi, zone touristique du même acabit.

 

 

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Un petit tour au « Mercado de Hechiceria » (marché de la sorcellerie) nous aura bien amusé et parfois édifié, mais nous n’y avons pas supplier les esprits. On peut y trouver toutes les potions magiques que l’on veut. Tout peut se préparer avec des poudres de perlinpinpin animales et/ou végétales. Il y a aussi les potions magiques liquides, le plus souvent noires. Mais il y a également des amulettes en tout genre, des fœtus de lamas et des tatous empaillés. Les Boliviens aiment à mettre un fœtus de lama dans les fondations de leur maison car cela porte bonheur ! Les guérisseurs et diseuses de bonne aventure n’y manquent pas non plus. Peut-être pour donner un peu de sérieux à ce quartier, on peut y trouver des remèdes traditionnels.

 

 

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Un peu plus haut, le quartier change et c’est le commerce en tout genre qui reprend la place. Commerce en tout genre, certes, mais on ne mélange quand même pas vraiment les genres. Ce sont donc des successions de magasins par corp0128_la_paz.jpgoration et 0135_la_paz.jpgles articles sont largement sortis des boutiques pour être étalés sur les trot-toirs. Après le bricolage, on trouve les vête-ments et essen-tiellement des bout-iques pour les femmes qui portent encore l’habit traditionnel, et beaucoup de femmes le porte encore. C’est alors une succession de boutiques de jupes et jupons de couleurs très vives. L’électronique, quant à elle, occupe bien de l’espace et ses boutiques sont le plus souvent dans des passages. Tout ce qui est électronique est plus cher ici qu’en France.

 

 

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Et toujours dans les vieux quartiers, il y a le « Mercado Buenos Aires ». C’est un 0228_la_paz.jpgmarché qui fait des kilomètres de rues, il a lieu une fois par semaine et c’est le plus grand du pays. Les petits producteurs y arrivent la veille et dorment sur place. Ces petits marchands présentent leurs produits à même le sol et sont assis à côté. Les autres ont des étals ou présentent les produits sur des 0216_la_paz.jpgcaisses. Ici aussi, certaines rues sont réservées à certains produits et c’est ainsi que l’on peut voir des rues avec seulement des pommes de terre. Il faut dire qu’en Bolivie il y a 250 variétés de pommes de terre et elles sont très, très bonnes. Il y a aussi la « tunta » pomme terre lyophilisée qui, réhydratée, est utilisée comme accompagnement ou pour combler un « petit creux » ; cette pomme de terre a aussi sa rue les jours de marché. Les fruits sont magnifiques, notamment les papayes couleur soleil. Le coin des épices ne manque ni de saveur, ni de couleur. Ce marché est ma-gni-fi-que 0178_la_paz.jpgpour ses couleurs, pour ces odeurs et surtout pour sa population.

 

Dans tous ces vieux quartiers, il y a toujours, ici ou là, quelque chose à manger sur les trottoirs et pas des en-cas. En effet, on peut voir des femmes qui popotent dans la rue. Elles sont là, entourées de leur réchaud et gamelles et servent soupes et plats garnis et tout cela sent bien bon. De même, dans les marchés, il y a des coins « cantines » les uns à côté des autres avec seulement une petite table et trois ou quatre sièges pour les affamés. Quand il n’y a pas de place, on mange debout derrière les gens assis. Là encore les odeurs sont bien alléchantes et il est permis de dire que les rues de La Paz mettent les gourmands à rude épreuve….

 

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Dans La Paz, cela monte toujours, mais dans ces vieux quartiers c’est pire encore. Les rues y sont plutôt étroites et comme les marchands envahissent bien souvent les trottoirs bien étroits, il faut, le plus souvent, marcher dans la rue.

 

 

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Le vieux quartier historique de La Paz, entièrement colonial, mérite largement qu’on y passe un moment. Ce quartier a été rénové il y a quelques années et il est vraiment magnifique avec toutes ses ruelles pavées et les jolies couleurs qui agrémentent ses édifices. Il est entièrement piétonnier. L’homogénéité y règne en maître pour le bonheur de ses heureux habitants. Ce sont principalement des gens des classes moyennes qui y habitent. Dans ce quartier il y a quatre musées et le théâtre.

 

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La Plaza Murillo, bien centrale et joliment arborée, est cernée par Le Palais Présidentiel, le Palais Législatif, la Cathédrale et un grand nombre de cireurs de chaussures ! La finance, les assurances et autres domaines des affaires se regroupent dans les rues tout autour.

 

Si les vieux quartiers tiennent une place importante dans la cité, les quartiers modernes sont bien présents et bien intéressants. Nous avons  particulièrement apprécié les quartiers San Miguel, dans la zone 1498_la_paz.jpgsud, un des plus jeunes, où le commerce tient la première place, commerce plutôt haut de gamme. Ce quartier est très agréable, très aéré, verdoyant, les jolies terrasses de cafés et restaurants sont des plus accueillantes. Quelques larges avenues, pour les commerces, et de petites rues résidentielles avec de belles villas, constituent ce quartier. Nous aimions aller y déjeuner. Le quartier Sopocachi, plus central, est un quartier résidentiel que les Européens apprécient pour vivre et les entreprises internationales pour y travailler. On y trouve également un commerce de choix et de petits restaurants bien sympas. Miraflores, un peu au nord, lui est un quartier assez verdoyant où les organes d’enseignement ont une  grande place ainsi que certaines ambassades. Dans la zone sud, d’autres beaux quartiers méritent qu’on y use un peu ses semelles, comme les quartie0143_la_paz.jpgrs Calacoto, Cotacotaz, La Florida, Obrajes… Ces quartiers très huppés renforcent encore l’énorme différence entre le bas et le haut de la cité. Ici, c’est une richesse criante et en haut c’est une pauvreté « hurlante ».

 

Quand on est dans cette ville, on voit presque toujours à l’horizon de chaque rue ou avenue les hauteurs de la ville. La couleur est toujours rouge parce que toutes, ou presque toutes les maisons sur les hauteurs sont construites, en grande majorité, en briques rouges mais les constructions ne sont jamais terminées et c’est exceptionnel quand une des maisons est recouverte de crépis et les ferrailles du béton dépassent toujours de quelques mètres. Nous avons un peu pénétré ces quartiers et pu voir combien la vie semblait bien difficile pour la population qui les habite.

 

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Nous avons visité quelques musées intéressants et un, plutôt curieux : le Musée de la Coca, qui nous a quelque peu étonné, amusé et instruits ! On peut dire que ce Musée est un plaidoyer pour la coca. Il est composé essentiellement de posters où nous avons eu des heures de lecture et nous en avons appris des choses…. Alors nous vous en faisons profiter.

 

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Il semble que la culture de la coca ait commencée dans les Andes 2000 ans avant JC. Les Incas ont été les premiers à imposer des restrictions sur la consommation 0120_la_paz.jpgde ce produit afin de mieux contrôler les populations qu’ils avaient soumises. À partir de là, l’usage de la coca fut réservé à la Royauté, au Clergé, aux médecins, aux mineurs et aux messagers qui couvraient des dizaines de kilomètres par jour. Après la conquête espagnole, elle redevint accessible à tous les Indiens.

 

Dans ce musée, on développe toutes les vertus de cette petite feuille et ses bienfaits. La feuille de coca fait partie de la vie quotidienne des Indiens de tout l’Altiplano et l’on peut en acheter sur tous les marchés. Plus de trois millions de Sud-américains mâchent régulièrement cette feuille qu’ils accompagnent de bicarbonate de soude pour faciliter la salivation. Elle est très riche en vitamines et substances nutritives ; elle coupe la faim et atténue les sensations de froid et de fatigue. Les mineurs en sont les plus gros consommateurs avec près de 500 grammes par jour. Dans les familles, les grands évènements se fêtent avec des feuilles de coca. Un jeune marié se doit d’en offrir à son beau-père lors de son mariage. Les diseuses de bonne aventure y lisent l’avenir. On en met dans le cercueil des morts.

 

C’est Angelo Mariani, pharmacien, Français, né en Cvin_mariani_publicite156.jpgorse, qui, au milieu du XIXème siècle, la fit mieux connaître en Europe grâce à une boisson à base de vin de Bordeaux et d’extrait de coca qu’il lançât sur le marché et qui fit fureur : « le Vin Mariani ». Cette boisson eut un immense succès en Europe. Ce vin incita quelques fabricants américains de boissons sans alcool à concocter des sodas à base de coca, dont le fameux Coca-Cola !

 

C’est à la même époque que l’on parvint à extraire de la coca le chlorhydrate de cocaïne. La petite poudre blanche (sniff, sniff) connut vite un grand succès et aussi rapidement fit bien des ravages. On nous dit au Musée que des personnes célèbres comme Arthur Conan Doyle et Sigmund Freud s’y adonner. Ce dernier en est mort avec un cancer du nez.

 

Bien sûr, le musée relate aussi toutes les vertus de la coca dans le domaine médical.

 

La coca est un sujet délicat dans ce pays. Il est certain qu’il n’est pas envisageable de priver les Indiens des Andes de ce produit qu’ils consomment depuis toujours et 0096_la_paz_cocacola.jpgqui fait partie de leur quotidien. De plus, même si ces Indiens d’altitude sont nés avec une capacité pulmonaire plus importante, la coca leur facilite la respiration car elle dilate les alvéoles pulmonaires ce qui les aide à absorber plus d’oxygène. Quant à la petite poudre blanche, s’il en est produit dans les pays d’Amérique latine, c’est surtout parce que des pays, ceux-là mêmes qui veulent son éradication, fournissent les composants chimiques nécessaires à sa fabrication. Donc, dans ce domaine aussi, il y a beaucoup d’hypocrisie apparemment. Cela dit, nous ne faisons pas le plaidoyer de la coca.

 

Quant à nous, nous avons donné dans la tisane avec des feuilles de coca pendant quelques jours. C’est recommandé par le site de l’Ambassade de France à La Paz pour mieux supporter l’altitude. Nous n’avons pas senti de différence après plusieurs jours et comme nous n’aimions pas particulièrement cela, nous avons donné notre potion magique au gardien de l’hôtel.

 

C’est avec le Musée de la coca que nous quittond La Paz. Nous avons a-do-ré cette ville où la modernité et le traditionnel s’allient parfaitement.

 

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De notre camp de base à l’hôtel Oberland, nous avons fait quelques virées dans les environs :

 

La Vallée de la Lune

 

La route traverse cette vallée. Quand on est sur la route, on trouve ce lieu particulièrement beau et il ne manque pas d’attirer notre curiosité. C’est un canyon d’où surgissent des pinacles aiguisés, telles des cheminées de fées ou des stalagmites. Ces formations constituées de terres et petits cailloux sont très friables. On peut se promener dans ce labyrinthe où les cactus sont parfois au rendez-vous. Jolie balade même si, finalement cela nous semblait plus beau de la route.

 

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Tiwanaku

 

Le site antique de Tiwanaku est connu comme le « Berceau de l’Homme Américain » (Cuna del Hombre Americano). C’est la capitale de la culture Tiwanakota. Cette civilisation, une des plus importantes d’Amérique du Sud, née aux environs de 1580 avant JC se serait éteinte au XIIe siècle de notre ère. Les ruines de ce site sont encore en pleine rénovation et les fouilles n’y sont pas encore terminées. Les experts pensent que la culture de Tiwanaku était plus avancée que la civilisation Inca en matière de sciences (astronomie, mathématiques….) et d’art.

 

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Sur ce site, malheureusement, il ne reste pas grand-chose des temples et autres constructions. Ce site a été dévasté et pillé à la fois par les Espagnols en son temps et par des collectionneurs d’œuvres antiques, mais aussi par les locaux qui ont pris ce lieu pour une carrière et pris ses pierres pour construire une partie de la ville de Tiwanaku. Ce que l’on peut y voir est de la rénovation ou plutôt de la reconstruction. Mais, les Portes du Soleil et de la Lune sont bien en place et belles. Il faut dire qu’elles sont construites dans un seul bloc et qu’elles font plusieurs dizaines de tonnes. Un musée sur le site montre quelques belles pièces du site ainsi que le Musée National Archéologique de La Paz.

 

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Les Yungas, Coroico par la  "Ruta de la Muerte"

 

Les Yungas, belle région de transition entre le froid et le sec de l’Altiplano et les terres basses de l’Amazonie. Cette région propice à la culture des fruits tropicaux, du café, de la canne à sucre, du cacao et des feuilles de coca.

 

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La fameuse Route de la Mort bolivienne est située dans cette région. Pour y aller, nous avons loué une voiture, mais Jules aurait très bien pu s’en sortir. Finalement cette route ne nous a pas impressionnée du tout. Elle est dangereuse, certes, car elle est étroite, elle tourne beaucoup et descend sec, dans bien des endroits les à-pics sont à 1000 mètres, mais nous pouvons dire que nous en avons vu d’autres ! Si cette route à fait beaucoup de morts, c’est par imprudence mais surtout à cause de l’alcool et c’est bien connu ici.

 

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Ne crachons pas dans la soupe, cette route est magnifique. De La Paz, une fois franchi la Cumbre (4800 mètres), on se retrouve sur l’autre versant et là, dans cette route de la mort, tout change. On passe d’une région aride à la forêt tropicale dense, très dense. Plus on descend et plus le climat change. D’abord les nuages arrivent, ensuite, c’est une espèce de brume légère et pour finir nous crevons de chaud.

 

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Tout au long de notre parcours, environ trois heures, nous avons pu admirer cette riche végétation, enfin une toute petite partie, car il y a ici une telle variété de plantes que c’est impossible de tout remarquer en si peu de temps, mais que les grandes fougères sont belles. Au fur à et à mesure de la descente, les plantes fleuries font leur apparition ainsi que les cultures. Tout d’abord, ce sont les plantations de coca, puis les arbres fruitiers et les légumes. Après plusieurs jolis petits villages agricoles, nous finissons par arriver à Coroico, à 1750 mètres d’altitude. Coroico est un bien joli village perché sur une colline avec des fleurs partout et notamment des flamboyants.

 

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Aujourd’hui, la route de la mort est doublée d’une autre route récente, située un peu plus haut et la route de la mort est très peu empruntée par les Boliviens, pour le bonheur des touristes.

 

Pour notre retour à La Paz, nous avons emprunté cette autre route, effectivement beaucoup plus haut perchée, mais qui nous a fait voyager dans des paysages de montagne grandioses.

 

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Après cette petite virée en voiture, nous reprenons Jules et nous filons pour le Désert du Sud Lipez et le Salar d’Uyuni.-

 

Nous quittons La Paz et nous dirigeons vers Potosi. La première partie de l’itinéraire présente peu d’intérêt. Puis nous arrivons dans la ville minière d’Oruro (3 702 mètres) : beurk et re-beurk. Mais, comme nous nous y sommes paumés et avons bien tourné avant de nous en sortir, nous pouvons redire re-beurk !.

 

Après Oruro, les paysages deviennent plus intéressants et nous retrouvons nos 0289_vers_potosi.jpgjolis petits hameaux ainsi que les troupeaux de lamas, moutons et les ânes font leur apparition. Les montagnes, plutôt éloignées de la route, sont recouvertes d’une végétation rase et claire. Au fil des kilomètres, les couleurs changent et les montagnes resserrent la route. Des canyons rougeoyants cisaillent le paysage. À l’approche d’un joli petit hameau, 0293_vers_potosi.jpgnous décidons de nous y arrêter pour y passer la nuit. Nous cherchons quelqu’un pour demander si l’on ne dérange pas. Ces petits hameaux sont pratiquement vides de leurs habitants dans la journée car ils sont avec leurs troupeaux. Mais nous finissons par trouver une vieille dame et lui demandons si nous pouvons rester. Bien sûr, elle nous dit oui. Un moment après, presque à la nuit tombée, nous avons vu arriver les quelques habitants, chacun avec son troupeau lequel venait défiler devant Jules. Ces bivouacs dans les petits hameaux étaient vraiment des plus calmes.

 

Le lendemain, nous poursuivons en direction de Potosi avec des montagnes qui 0320_vers_potosi.jpgaffichent des couleurs criardes, le rouge foncé s’affiche avec arrogance et parfois il vire au violet. À d’autres moment, la montagne est coupée en deux par une large bande de couleur claire. Les formes aussi se déchaînent, parfois la montagne a des godets comme les moules à gâteau. Puis, c’est l’apparition du « Cerro Rico » (le Mont Riche). Les Incas savaient que cette montagne, belle et très colorée, contenait de l’argent mais n’ont jamais voulu l’exploiter, mais elle a fait la0374_vers_potosi.jpg fortune des Espagnols en son temps. Aujourd’hui le « filon » d’argent est épuisé, mais il y reste l’étain. Le coût d’extraction de l’étain revenant à deux ou trois fois le cours mondial, la mine désintéresse complètement l’Etat Bolivien. Cela dit, l’Etat encourage les mineurs à continuer à y travailler en s’organisant en coopérative privée et ainsi il y a 120 mines dans le Cerro Rico pour 6 000 mineurs. Chacun est responsable de sa production. Ces mineurs n’ont aucune protection sociale et doivent vivre avec un salaire dérisoire. Les mines se visitent mais nous n’y sommes pas allés car le Scribe est des plus claustrophobes….

 

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La ville de Potosi (4000 mètres) est située au pied du Cerro Rico. Dès l’entrée dans la ville, nous sentons que nous allons avoir beaucoup de mal à nous y retrouver. Après un petit moment, nous finissons par trouver une place pour Jules et décidons de nous orienter à pied. Une demi-heure plus tard, nous en avons ras le bol et décidons d’aller déjeuner et ensuite de quitter la ville et que nous la visiterons plus tard puisque nous savons que nous devrons y revenir.

 

Après déjeuner, nous reprenons Jules et tentons de trouver notre route pour Uyuni. Galère de chez galère, on ne s’en sort pas. Il faut dire qu’en Bolivie il n’y a presque jamais de panneaux directionnels, de même que les noms des rues sont généralement absents, et quand on demande aux gens si nous sommes dans la bonne direction, ils disent toujours oui. Alors, on attend qu’un taxi passe et on lui demande de nous emmener sur la piste pour Uyuni et ainsi nous finissons par y arriver, bien énervés !

 

Dès les premiers pas de Jules sur cette piste, nous sentons bien qu’il n’est pas vraiment dans son élément et que nous allons le faire souffrir, il aime tellement l’asphalte ! Mais, bon il va pouvoir faire de la poussière à gogo !

 

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Quant à nous, elle nous emballe tout de suite car les paysages y sont vraiment très beaux, mais quelle poussière, après quelques kilomètres Jules est déjà tout coloré, dedans et dehors et toutes les couleurs de poussière y passent, des plus claires au plus rouges et nous, nous éternuons à tour de rôle et nous devons essuyer nos lunettes à tout bout de champ. !

 

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Tout commence avec le blanc et très vite la piste devient plus étroite et très sablonneuse et donc bien poussiéreuse, c’est tout juste si nous n’avons pas le sentiment d’être dans la brume. Malgré cet environnement, quelques herbes arrivent à pousser ici mais elles ont un look bien fatigué. Et puis, la piste s’élargit un peu et grimpe en douceur. Si au début les montagnes sont plates, au fil de la piste des formes plus traditionnelles apparaissent. Mais cela ne dure pas et ce sont des formations rocheuses bizarres qui prennent la place et laissent ainsi de bons espaces pour les lamas. Quelques kilomètres plus loin, les montagnes reviennent et dans des couleurs chatoyantes et c’est souvent le rouge qui domine, mais la nature n’aime pas le laisser seul, alors elle sort sa palette de couleurs et un petit coup d’ocre clair par-ci, un petit coup de safran par-là et quelques petites herbes encore ici et le tableau est magnifique.

 

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Au bout d’un moment de cette piste qui n’avance pas vite, nous nous arrêtons pour nous faire un petit café à la sortie un village et non prenons notre café dehors. Un berger vient nous rendre visite et nous lui offrons un café ; il était tellement heureux de pouvoir bavarder un peu avec nous que nous en étions tout émus tous les deux.

 

Intermède sympa mais nous repartons et bien vite nous sommes arrêter car il y a des travaux sur la piste et de gros engins prennent toute la route. On nous demande de prendre la déviation, nous l’avions bien vue mais elle ne nous convenait pas : beaucoup d’eau et le sol était en terre argileuse. Les ouvriers insistent pour que nous la prenions en disant que cela allait passer en prenant un endroit précis. Nous le faisons et Jules se retrouve enlisé. Nous allons voir les ouvriers et une petite heure après, enfin, un camion vient nous sortir de là et finalement ils déplacent leurs engins et nous empruntons la piste habituelle, c’était bien la peine….

 

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Cela ne nous décourage pas et nous poursuivons notre route dans des paysages plus beaux encore et toujours plus colorés. Nous faisons une étape bivouac dans un charmant hameau où les enfants viennent nous voir et c’est la distribution de bonbons et de petits jouets. Mais dans ces jouets il y avait des sifflets et, bien vite, on a regretté de les avoir donnés si tôt. Sur la place du hameau, une dame faisait « popote » sur le trottoir et nous lui avons acheté notre dîner : poulet et frites servis bien chauds, nous nous sommes régalés !

 

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Le lendemain, nous reprenons notre belle piste toujours aussi enchanteresse avec rivières, lagunas cernées par de jolies couleurs et après quelques kilomètres, nous voyons tout à coup la vie en rose. C’est l’approche du Salar d’Uyuni et avant l’immensité blanche il y a une grande surface plate de terre rose et le Salar ne se montre que sous une forme de ligne blanche à cette distance. Nous pouvons aussi voir deux îles du Salar et on a l’impression qu’elles flottent sur le Salar. C’est de l’irréel mais que c’est beau.

 

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Ensuite, c’est la ville d’Uyuni qui apparaît, minuscule dans cette immensité toute plate et désertique.

 

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Cette piste a été un peu rude pour Jules, mais elle n’est pas dangereuse et il n’y a pas de difficulté majeure pour les véhicules de ce type. Il faut seulement rouler tout doucement. Il faut une bonne journée pour faire les 230 kilomètres de cette piste. Nous l’avons faite sur deux jours et quel régal cela a été pour nous.

 

Uyuni

 

Cette petite ville de 14 000 habitants à 3 670 mètres d’altitude fut créée en 0574_uyuni.jpg1889 par le Président bolivien Aniceto Arce. Elle est perdue au milieu de nulle part et elle a un climat des plus rudes. On se demande bien comment font les gens pour vivre ici et l’on a beaucoup de mal à comprendre comment des Européens ou des Américains peuvent s’y installer pour y travailler et y vivre ? La ville n’a pas de cachet particulier, c’est une ville au carré, quadril0638_le_sud_lipez.jpglée de larges avenues dans un sens et de rues dans l’autre.

 

Mais Uyuni semble être une ville joyeuse, tous les jours ou presque, pendant notre séjour, il y avait des fêtes de rues et les habitants sont très nombreux à y participer. Tout au long des journées, c’était des défilés de gens costumés ou des défilés d’enfants des écoles avec musique et majorettes.

 

Dans les rues également, des petits marchés fruits et légumes et là, les femmes sont assises par terre au milieu de la chaussée et vendent leurs produits sans que la circulation aux voitures soit fermée.

 

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La population de cette ville travaille essentiellement dans l’administration. Une base militaire importante est présente dans la ville, la Police et l’enseignement sont aussi de bonnes sources d’emplois, ou encore les mines de sel au Salar et pour finir, le tourisme, important dans cette ville.

 

Une fois arrivée dans la ville, nous nous installons au Tonito Hôtel tenu par un Américain, marié à une Bolivienne. Il fait si froid que nous prenons une chambre, mais…. sans chauffage…. Peu de gens se chauffent à Uyuni.

 

Un peu plus tard dans l’après midi, nous décidons d’aller faire le plein de Jules car il y a souvent des pannes de diesel dans la ville et ensuite, une fois le plein fait, nous nous installons devant le cimetière tout à côté de la station. Dans les cimetières, il y a toujours de l’eau et nous nous attaquons au grand nettoyage/dépoussiérage de Jules . Au bout d’un bon moment, il finit par avoir l’air propre…. Nous repartons et, après 100 mètres, Jules ne veut plus avancer et le voyant « défaut d’injection ». est au rouge. Jules nous l’a déjà faite, celle-là au Brésil. Nous sommes tout de même très embêtés car nous ne savons pas s’il y a ou pas de bons mécaniciens dans cette ville. Chouchou recommence à démarrer et Jules avance un petit bout. Finalement, nous décidons d’essayer de retourner devant l’hôtel et nous y arrivons par petits bonds de 50 ou 100 mètres guère plus. On aura bien gêné la circulation, car entre chaque bond, il fallait attendre un peu.

 

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Une fois à l’hôtel nous en parlons au patron qui, très sympa, met un de ses employés à notre disposition pour trouver un mécanicien. Et heureusement, car tous ces mécaniciens n’ont pas d’enseigne, pas de garage, ils travaillent sur les trottoirs et sont situés dans les abords de la ville. De plus, il n’y a pratiquement pas de mécaniciens diesel car toutes les voitures ici roulent à l’essence (elle ne gèle pas), seuls quelques camions et bus sont diesel. C’est vendredi après midi et nous finissons par trouver un mécanicien pour le lundi matin. Mais le samedi après midi, l’Américain demande à deux chauffeurs de camions, mécaniciens Péruviens, de regarder Jules. L’un d’eux vient examiner Jules, lui change filtre à air, filtre à gaz oil, plus une petite révision sur l’injection, mais ne trouve pas vraiment de problème. Il finit par faire une petite promenade avec Jules et au bout d’un moment le voyant s’éteint, OUF, on respire.

 

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Comme Jules est guéri, on s’occupe de notre balade dans le Désert du Sud Lipez. Nous ne pouvons pas faire cette balade avec Jules car dans ce désert, les pistes sont réputées infernales. Aussi, nous nous mettons en quête d’un loueur de voiture 4X4. Mais ici, la coutume pour le désert, c’est de louer voiture + chauffeur + cuisinière, eh bien, pourquoi pas ? Nous convenons donc de commencer notre circuit le lundi matin dès l’aube.

 

Les Déserts du Sud Lipez et le Salar d’Uyuni

 

Lundi matin, voiture, gros Toyota, chauffeur et cuisinière, avec toutes les provisions pour tous les repas, le réchaud, la bouteille de gaz et la batterie de cuisine, sont là, alors en avant l’aventure pour quatre jours sur les pistes de ces déserts. Chouchou est ravi de ne pas avoir à conduire et cela va lui permettre de bien profiter des paysages.

 

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Cette province très étendue du Sud de la Bolivie est très peu peuplée, moins de 5000 habitants et on le comprend bien compte tenu du rude climat et de l’altitude de cette région.

 

Tout commence gentiment en allant faire un petit tour au cimetière ferroviaire et nous pouvons y voir des tas de vieilles locomot0599_vers_le_sud_lipez.jpgives et vieux wagons en tout 0670_uyuni.jpggenre. Il faut dire que, dans le passé, l’exploi-tation minière battait son plein ici et que tout était transporté par train. Cela ne nous a pas vraiment transporté….

 

Ensuite, une petite halte dans le village « Villa Alota » en plein désert. Pour combler le manque de verdure, la municipalité a fait construire dans le milieu des rues des « arbres en pierre », c’est dire si le manque est grand.

 

Après ces deux étapes rapides, nous filons sur une piste sinueuse bordée par des espaces où la végétation réapparaît un peu et nous arrivons dans des vallées rocheuses appelées «Valles de Rocas ».

 

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Ces vallées ont un côté hallucinant avec toutes ces masses rocheuses, le plus souvent énormes, et qui semblent torturées par les éléments et qui le sont. On pourrait dire à la fois qu’elles ont des formes et qu’elles n’en ont pas, même si parfois, ici ou là, on reconnaît des formes humaines ou animales. En tout cas, ce que l’on peut dire sans se tromper c’est qu’elles ont le sens de l’équilibre. Les couleurs sont belles et plutôt douces et une sorte de fondu enchaîné de ces couleurs se poursuit jusqu’au volcan loin devant nous. Nous faisons une bonne marche dans ce bel environnement et sommes éblouis et étonnés par tout le travail qu’a pu faire ici la nature au fil des millénaires.

 

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Nous repartons, mais ne quittons pas ces vallées rocheuses et rejoignons le petit village de « Villa Mar » pour la nuit. Ce village aux maisons en briques de terre est dominé par des formations rocheuses impressionnantes et très hautes. Notre hébergement est, certes, des plus rudimentaires…., mais notre cuisinière nous gâte beaucoup !

 

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Le lendemain matin, réveil avant le chant du coq, à quatre heures et nous partons le ventre vide…. Notre premier rendez-vous de la journée est avec le « Sol de Manana » (soleil du matin). Ce site est un ensemble de geysers et tout le monde le sait, les fumerolles des geysers ne se voient bien que très tôt le matin. Nous y arrivons à cinq heures et cela fume beaucoup et se voit de loin et quand nous y arrivons, il fait jour.

 

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Pour arriver ici, nous avons franchi l’altitude de 5000 mètres. Les geysers sont situés à 4850 mètres. Ce site a une intense activité géothermique et nous fait remonter aux époques de la formation de la terre. C’est tout un ensemble de cratères de tailles différentes dans lesquels la lave bout. Selon les cratères, la lave est plus ou moins épaisse, parfois elle a la consistance de la boue et dans ces cas-là, les bouillonnements sont plus bruyants et font des éclaboussures. Les fumerolles peuvent atteindre des hauteurs comprises entre 10 et 50 mètres. Les odeurs sulfureuses sont très prenantes, mais cela dégage bien les bronches !

 

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Quand on arrive auprès de ces geysers, on a tendance à rester autour de l’ensemble où, finalement, on ne voit pas grand-chose. Mais, nous avions notre chauffeur et il nous a guidé à travers tous ces cratères. L’endroit est dangereux car le bord de ces cratères est très friable et les petits chemins bien étroits. La température à l’intérieur des cratères est de l’ordre de 200 degrés. Alors nous avons suivi notre guide, pas à pas et nous avons pu voir les magnifiques couleurs autour des cratères, les bassins d’eau dans lesquels ils se reflétaient, les gros bouillonnements de la lave et nous étions tout enveloppés de fumerolles. Franchement, c’était sublime….

 

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Si nous avions été seuls, nous n’aurions jamais osé faire cette promenade au beau milieu de ces cratères envahis de fumerolles. Nous avons plus qu’adoré cet endroit.

 

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Dès que nous remontons dans la voiture notre estomac crie famine mais nous devons attendre encore un petit moment. Pour rejoindre la Laguna Polkesi, nous empruntons une belle piste bien poudreuse avec un sable d’une belle couleur et on peut dire que dans cet endroit le sable règne en maître absolu, il y en a partout et les montagnes sont bien belles avec ce manteau, on pourrait dire vaporeux quand le vent les léchent. C’est beau. Enfin, nous arrivons à la laguna et c’est là que Juana (notre cuisinière) va nous servir notre petit-déjeuner et petit-déjeuner américain, s’il vous plait.

 

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Cette laguna, notre première, est évidemment très belle, tout entourée de montagnes et de volcans. Dans son environnement, beaucoup de sources chaudes et très chaudes. Les fumerolles ne manquent pas au-dessus de cette laguna. Des gens se baignent dans une source à 37° . Nous, nous ne l’avons pas fait parce que à la sortie du bain, il faut affronter la température de moins cinq degrés, Grrr, Grrr….

 

Le ventre bien rempli, nous repartons, toujours sur une très belle piste, pour rejoindre le Désert de Dali. Il s’appelle ainsi parce que ce désert a servi de modèle à Dali pour sa toile représentant une grande étendue de sable parsemée de rochers.

 

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Que nos adjectifs et superlatifs vont être bien légers pour décrire ce désert. Il est une ode à la beauté de la nature. Ici tout est parfait, tout est harmonie, symphonie et l’élégance s’y ajoute. Les couleurs sont si variées, si chaudes et la coupe des montagnes tellement légère et tous les 100 mètres c’est nouveau, toujours plus beau.

 

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Tous les énormes rochers, ils font plusieurs tonnes, si bien modelés par le vent et le sable, semblent avoir été posés ici, non pas au hasard, mais de façon savante et probablement par des fées. Tous les deux, nous y faisons une promenade d’une heure et c’est tellement beau partout que nous marchons une fois dans un sens et une fois dans l’autre, c’est un peu comme si a chaque vue que nous avions devant, nous n’y croyions pas. Tout est fascinant ici et nous n’en revenons pas de ce que nous avons la chance de voir et nous n’avons même plus froid.

 

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On dit que ce désert « serait » le plus beau du monde. Nous, nous n’avons pas vu tous les déserts du monde, alors on « conditionnelle », mais ce qui est sûr, c’est que jamais nous n’avons vu un si beau désert.

 

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Encore sous le choc, nous partons vers une autre merveille du Sud Lipez. On aurait presque envie de dire à notre chauffeur : arrêtons-nous ici, assez pour aujourd’hui, ne superposons pas une autre image à celle-ci qui nous a donné tant d’émotions. Mais nous n’avons que quatre jours, alors, il faut continuer.

 

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On est quand même un peu groggy, mais le paysage, toujours magnifique, nous stimule à nouveau. Bien que l’intensité de la beauté ait un peu baissé cela reste magnifique. Mais les choses changent et les montagnes sont beaucoup moins colorées. Pendant quelque temps, elles affichent deux ou trois couleurs et c’est le blanc, effronté comme ce n’est pas permis, qui s’affichera le plus et avec brio.

 

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La Laguna Blanca, entourée de son volcan est bien belle, mais elle ne garde pas la vedette longtemps et le volcan Licancabur (5960 mètres) s’impose. Nous l’avons déjà vu quand nous étions à San Pedro de Atacamqa (Chili). Il est toujours aussi beau avec son cône si parfait et il impressionne car il est vraiment très massif. Et, pour le rendre plus beau encore, ici, en Bolivie, la nature lui a donné une émeraude géante : La Lagune Verde. L’ensemble est sublime. Ici, nous sommes à la pointe de la Bolivie, le Chili est tout prêt.

 

La Laguna Verde est à une altitude de 4500 mètres et il y fait un vent très violent. Il y a le volcan et la laguna, mais autour et alentour rien de rien si ce n’est nous. On croirait que cela vient de surgir pour notre arrivée tant cela semble surnaturel. La couleur verte de cette lagune est due à son importante concentration en carbonates de plomb, de soufre, d’arsenic et de calcium. Cette couleur change au fil de la journée et passe du vert clair au ver foncé. Une fois encore, du sublime….

 

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Notre chauffeur nous dit que notre étape suivante sera plus belle encore et finalement on a pas de peine à le croire tant tout est possible ici en matière de beautés et phénomènes naturels. Alors, nous remontons sur notre « nuage rose » et attendons patiemment de voir surgir la « Laguna Colorada ». Et tout d’un coup, elle est là, devant nous, encore loin, c’est vrai, mais nous pouvons bien voir que ses eaux sont en grande partie rouges.

 

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C’est un lac multicolore où prédominent les tons rougeâtres –voire franchement rouges- qui sont dus aux sédiments de couleur rouge et aux pigments de certains types d’algues qui y vivent. Les dépôts blancs éclatant qui la bordent sont le résultat d’un mélange de sodium, magnésium, borax et gypse.

 

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Cette laguna est considérée comme une merveille de la nature. Elle a une superficie de 60 Km2 avec une profondeur d’environ 35 centimètres, et se trouve à une altitude de 4280 mètres. On l’appelle également le « Nid des Andes » car plus de 30 000 flamands (trois espèces) vivent dans cette laguna.

 

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Elle est cernée de volcans et la végétation réapparaît un peu ici. Alors les lamas sont de retour.

 

C’est un peu difficile, encore une fois, de vous décrire ce que nous voyons et ce que nous ressentons tant nous comprenons bien que nous sommes là devant une grande merveille de la nature. C’est tellement étrange, même si c’est expliqué, et tellement beau. Et puis tant d’oiseaux d’un coup et tous si beaux, si grands et si occupés !

 

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Nous avons passé tout un après midi à nous promener autour de cette magnifique laguna, trop loin même, car lorsque nous avons voulu rentrer vers notre lieu d’hébergement, nous nous sommes retrouvés avec un vent violent, et de face, et le retour a été très long et nous avons eu bien du mal à nous réchauffer, sans chauffage. Cela dit, nous avons passé un après midi féérique où la magie et l’émotion ont été, tout à tour, bien présentes, une fois de plus dans ce Merveilleux Sud Lipez.

 

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C’est la bonne soupe, bien chaude, de Juana qui a fini par nous réchauffer. Après cela, une bonne nuit et nous pouvons reprendre les chemins pour d’autres découvertes. C’est au Désert de Siloli que nous allons pouvoir remonter sur notre petit « nuage rose ».

 

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Très vite nous entrons dans le vif du sujet et nous nous retrouvons dans un environnement de plateaux marrons-rouges avec, de temps à autres, des montagnes très colorées, un peu comme dans le désert de Dali, puis des montagnes recouvertes de sable, des volcans de place en place au loin, et ensuite nous tombons dans le domaine gigantesques de rochers de très grandes tailles.

 

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D’abord des rochers isolés, notamment « l’Arbol de Piedra », magnifique, et plus nous avançons et plus ils sont nombreux et rapprochés, c’est un cirque de rochers. Et là, c’est du beau boulot, les éléments n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, le résultat est grandiose. Pour vous en rendre compte, regardez les photos, le Scribe fatigue beaucoup : l’érosion !

 

 

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Et puis, tout de même, tout se calme un peu et nous retrouvons notre environnement de sable et de belles montagnes très colorées. Ensuite, les couleurs se calment un peu aussi et nous parcourons une piste qui nous emmène de laguna en laguna. Toutes très belles, mais c’est la Laguna Hedionda qui nous retiendra le plus longtemps et nous y ferons une pause déjeuner. Cette Laguna est également un repère de flamants roses et il y en a quelques milliers et tant d’autres oiseaux. Et comme toujours, ici, cette laguna a aussi ses volcans et ses montagnes. Toutes ces lagunas que nous avons vues après le désert de Siloli sont bien moins réputées que les lagunas Verde et Colorada, et c’est dommage car elles sont vraiment magnifiques et dans un tel environnement.

 

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Notre poursuivons notre aventure vers le Volcan Ollague, magnifique et actif (5865 mètres), en empruntant une piste redoutable faite de gros cailloux et nous avons l’impression que nous sommes en train de descendre un escalier et tout autour c’est le monde du cailloux, qui sait, si ce n’est pas le volcan qui a craché tout cela, un jour de grande colère ?

 

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Très peu de temps après notre départ, le « monstre » se montre timidement et au fil de la route il grandit et nous pouvons voir sa petite fumerolle.

 

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A l’approche du volcan, c’est à nouveau d’énormes formations rocheuses, encore bien travaillées par les éléments, et c’est comme cela tout autour du volcan et sur une immense surface. Ici, nous nous sentons vraiment dans le domaine de l’étrange. C’est beau et inquiétant à la fois.

 

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Et puis, c’est notre dernière journée et lever à cinq heures et une fois de plus départ le ventre vide. Mais il faut voir le fameux Salar d’Uyuni, au lever du soleil !

 

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Ce Salar, nous y pensons depuis notre arrivée en Bolivie, alors nous sommes très heureux d’en être aussi près. D’où nous venions, nous ne pouvions pas le voir de loin et c’est donc un peu brutalement que nous sommes arrivés dessus.

 

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Il est situé à 3700 mètres d’altitude, c’est le plus grand du monde. Il a une superficie de 12 500 km2, sa longueur fait plus de 300 kilomètres et sa largeur plus de 200. La profondeur de sel est comprise entre 30 et 40 mètres. La réserve de sel de ce salar est estimée à plus de 10 milliards de tonnes. Plusieurs centres d’extraction et de traitement du sel y sont exploités. Chaque année, après les pluies, c’est une nouvelle couche de sel qui apparaît ce qui le rend presque inépuisable. Dans son sous-sol le plus grand gisement de lithium, ce qui pourrait bien susciter des convoitises. Pour l’instant, il est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, alors pas touche à mon lithium.

 

Plusieurs îles « peuplent » ce salar ; elles sont inhabitées.

 

Nous allons nous arrêter à quelques kilomètres plus loin, on peut dire au milieu de nulle part, et nous attendons que sa majesté le soleil veuille bien apparaître. Tout doucement il finit par se lever et alors nous pouvons mieux apercevoir au loin les montagnes et volcans qui marquent l’horizon sur certains côtés du salar et ces montagnes sont plutôt rosées et le sel prend un ton bleuté. Mais nous, nous attendons avec impatience la blancheur éclatante de ce salar. Pour calmer notre impatience et vaincre le froid, nous commençons par faire un bon footing et ensuite une très longue marche droit devant nous vers l’Ile de « Los Pescadores ». Elle a l’air bien près, mais elle est très loin.

 

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À l’inverse du Salar d’Atacama, constitué de cailloux de sel, celui-ci est absolument lisse. Sa surface est comme dallée de plaques de sel plutôt hexagonales. Les « joints » entre les plaques, qui ont un léger relief, sont les poumons du salar.

 

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Au bout d’une heure, le chauffeur nous rattrape et nous conduit à l’île où nous allons enfin prendre notre petit déjeuner sur le sel.

 

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Une fois rassasiés, nous partons à la découverte de l’Ile « Los Pescadores ». Cette île fait le grand bonheur de Valérie car des cactus gigantesques la recouvrent. Ils ont une taille de 8 à 10 mètres et sont bien dodus et, bien sûr, ils sont tous magnifiques. Les vues que l’on a de cette île montagneuse sur le salar sont fabuleuses. On a le sentiment que ce que l’on voit au loin flotte et quand on regarde les parties qui n’ont pas de montagne pour horizon, autrement dit lorsqu’on regarde vers le large, nous avons un paysage d’une platitude exceptionnelle et d’un blanc éclatant. L’horizon est une ligne blanche très droite. Les géographes disent que cette ligne, si droite, laisse percevoir les courbes de notre planète….

 

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Nous sommes restés en « flottant » sur ce Salar plus d’une demi-journée et, c’est sûr, notre esprit était sur une autre planète, une planète du monde de l’étrange, du monde l’émotion….

 

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Le Sud Lipez et le Salara d’Uyuni sont des endroits merveilleux, magiques et bien souvent on a le sentiment de vivre un rêve. Les conditions climatiques difficiles qui y règnent (entre moins 15° et moins 20° la nuit, sans chauffage) et la précarité de l’hébergement n’ont en rien entaché notre séjour. Nous recommandons vivement de visiter ces lieux avec une voiture de location et un chauffeur car les pistes, le plus souvent, demandent la plus grande attention du chauffeur, même en 4X4, et donc celui-ci ne peut pas profiter pleinement des lieux.

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Après cela, c’est le retour à Uyuni et quel choc cette ville, alors très vite nous sortons de notre état de rêverie dans lequel le salar nous avait plongé.

 

Dès notre arrivée, nous faisons un tour chez Jules et au bout de quelques minutes nous entendons un véhicule s’approcher et se garer sur notre flanc et là, quelle surprise, ce sont Lise et Michel, nous amis voyageurs Canadiens qui sont là. Alors de l’émotion, des bisous, tout le monde parle en même temps et pour finir nous décidons d’aller au restaurant ensemble le soir. Nous sommes restés deux jours ensemble.

 

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Le samedi matin, nous quittons tous les quatre Uyuni, chacun dans sa direction. Nous, en reprenant la piste que nous avons faite à l’aller. Mais nous n’allons pas loin. Jules allume son voyant rouge « moteur » et refuse de faire des distances de plus de 100 mètres. De nouveau, nous partons à la recherche d’un garagiste et n’en trouvons que pour le lundi matin. Le jour dit, nous y sommes, il dit que tout va bien alors nous décidons de tenter le coup et nous partons avec Jules qui s’arrête tous les 100 mètres, 200 mètres, et ainsi de suite et puis il nous fait un bon 500 mètres et après 2 kilomètres, on est plein d’espoir. Effectivement, ensuite il ne s’est plus arrêté et le voyant s’est éteint au bout de 150 kilomètres. Finalement ce problème était uniquement dû à la très mauvaise qualité du diesel à Uyuni.

 

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Pour la seconde fois, nous arrivons à Potosi et comme la première fois, le grand « foutoir » du bas de la ville nous a fait fuir. Tant pis pour cette ville qui vraiment semble des plus hostiles dès qu’on y entre. Alors nous filons sur Sucre.

 

Environ 50 kilomètres avant Sucre, nous faisons connaissance avec les méfaits des bloqueos. En effet, la veille, ici, ils ont été levés, mais il faut un peu de temps pour enlever de la chaussée tout ce qui sert à barrer les routes. Alors nous slalomons entre tas de pierres, branchages, tas de terre et le plus souvent nous devons rouler sur le bas côté gauche de la route. Ces derniers kilomètres avant Sucre auront été tout de même un peu pénibles.

 

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Sucre - Altitude 2830 mètres (248 000 hab.)

 

Sucre, la « Ville Blanche et la Ville Monument des Amériques » fut fondée en 1538. Elle est la capitale constitutionnelle et est le siège de la Cour Suprême. C’est une ville coloniale dont beaucoup d’édifices sont d’époque. Elle est très belle et surtout bien conservée. Nous avons déjà vu au cours de notre voyage, beaucoup de belles villes coloniales. Celle-ci fait partie des plus belles, après certaines du Brésil.

 

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La richesse aussi saute aux yeux. C’est incroyable dans ce pays, le contraste qu’il peut y avoir entre l’état des villes (par exemple Oruro et Potosi) et la vie des Boliviens dans les campagnes et ce que l’on peut voir ici, où l’on se sent à des années lumières du reste du pays.

 

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La Plaza 25 de Mayo, un grand jardin bien arboré, est le cœur de la ville. Tout son pourtour est construit de bâtiments à arcades très élégants.

 

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C’est une ville où il est très agréable de se promener. Tout y beau et parfait. Le blanc éclaire la ville. Fenêtres et portes des bâtiments sont joliment travaillées et balcons et terrasses arborent de très belles rambardes en bois ou fer forgé. Dès qu’une porte est ouverte, l’on peut voir de très jolies cours intérieures et des belvédères offrent de magnifiques vues plongeantes sur la cité.

 

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Beaucoup de musées très intéressants ainsi que des églises et des cloîtres. Les universités également sont joliment logées.

 

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Nous avons beaucoup apprécié cette belle ville. En plus, elle nous a permis de retrouver une altitude qui nous convient bien et nous avons pu y dormir comme des loirs !

 

Sucre est classée au Patrimoine Historique et Culturel de l’Humanité par l’UNESCO.

 

A Sucre, quelqu’un a tenté de fracturer la portière côté chauffeur de Jules. Heureusement sans succès, mais nous ne pouvons plus ouvrir cette portière de l’extérieur. Les joies de l’aventure !

 

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La situation politique du pays étant très agitée, nous décidons de filer à nouveau sur La Paz et de-là rejoindre le Pérou.

 

À mi-parcours, nous faisons un bivouac dans un petit hameau, parce que, comme dit le Scribe : « pour dormir dans la nature, choisir des petits hameaux c’est choisir la sécurité ». Oui, c’est vrai, seulement quand le matin Jules décide de ne pas démarrer c’est un peu plus embêtant dans les petits hameaux, pas de voiture dans ce hameau et en plus c’est dimanche… Nous nous retrouvons avec une batterie complètement HS…. En y regardant de plus près, Chouchou découvre que notre batterie fuit et que tout l’acide en sort, probablement les chocs de la piste.... Enfin, une petite camionnette arrive nous l’arrêtons et demandons au chauffeur s’il accepte que nous rechargions notre batterie à partir de la sienne. Il accepte et le moteur redémarre. Nous filons tout schuss sur La Paz et nous y arrivons sans problème et sommes bien heureux de nous retrouver sur le parking de l’Oberland Hôtel. Le lundi matin, nous partons à la chasse à la batterie et le lundi après midi Jules a retrouvé sa grande forme !

 

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Nous restons encore quelques jours à La Paz et nous filons vers Copacabana et le Lac Titicaca.

 

À peine sortis de La Paz, nous nous retrouvons face à un bloqueo et face à des gens déterminés à ne pas nous laisser passer. Heureusement, quelqu’un nous dit que nous pouvons prendre une petite piste qui se trouve pas très loin derrière nous. Ce que nous faisons. La piste n’est vraiment pas en bon état. Nous devons traverser trois rivières et Jules, qui est bas de l’arrière-train, touche tant qu’il peut. Nous y avons laissé le tuyau de vidange. À d’autres endroits, les coffres de la soute sont cabossés et le pare-choc arrière arraché. Mais après toutes ces misères nous finissons par arriver sur la bonne route et très loin des manifestants.

 

Notre route est belle, elle suit la Cordillera Real bien enneigée. Cette cordillera compte plus de 600 sommets de plus de 5000 mètres et le bleu du ciel, bien chargé en nuages blancs lui va bien. Au bout d’un petit moment le décor vient s’enrichir avec les rives du Lac Titicaca, mais qu’il est beau et sa couleur bleue est indéfinissable.

 

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Le Lac Titicaca

 

Pour bien des gens partout dans le monde, ce lac est mythique. Mais ici, plus encore que partout ailleurs, il l’est bien davantage et en Bolivie et au Pérou c’est un lac sacré. Plusieurs légendes sont d’actualité ici. Il y a celle qui dit que les eaux de ce lac sont le refuge du soleil et de la lune. Une autre légende soutient que le lac « La madre de todas las aguas » (la mère de toutes les eaux), s’est formé avec les larmes qu’a versées le Dieu Soleil quand les pumas ont dévoré son fils. Les îles du Soleil et de la Lune sont considérées comme le lieu de la création selon la culture Inca, c‘est le berceau de leur civilisation. C’est là que le Dieu blanc Viracocha et le premier Inca Manco Capac ainsi que Mama Ojillo ont fait leur première apparition mystique ; d’autres légendes ont également cours à propos de ce lac. Pour les Aymaras et les Quechuas, ces légendes sont des faits réels encore aujourd’hui et c’est pourquoi ils considèrent que les îles du Soleil et de la Lune sont également des lieux sacrés.

 

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Après l’histoire, la géographie et dans ce domaine également il est impressionnant. Il est situé à une altitude de 3810 mètres ce qui en fait le lac navigable le plus haut du monde. Sa surface est d’environ 8 562 km2 se partage entre le Pérou (4 772 km2) et la Bolivie (3 790 km2). Sa profondeur maximale est de 284 mètres et son lit est en forme d’entonnoir. Il compte 41 îles.

 

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Sur notre parcours, les rives du lac sont particulièrement découpées et montagneuses. Partout des presqu’îles auxquelles s’ajoutent des îles. Chaque presqu’île est un repère de criques, de baies magnifiques. A un moment nous avons nous mêmes l’impression d’être sur une île car nous avons des vues du lac de tous les côtés. Au creux des collines de biens jolis villages presque au ras de l’eau et dans leur environnement les collines sont réservées aux cultures en terrasses. Les rives du lac sont peuplées d’Aymaras et de Quechuas. Pour atteindre Copacabana, nous devons emprunter un bac pour aller d’une presqu’île à une autre. A la sortie, une pente, et Jules, avec son arrière-train trop bas, ne plus sortir de la barge. Alors, le matelot part à la recherche de planches pour mettre sous ses roues et on finit par le sortir de là ! Ah, ce Jules !

 

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Et de l’autre côté, presqu’île de Copacabana, peut être est-ce plus beau encore, si toutefois c’est possible. Les paysages sont d’une beauté sauvage, éclatante de lumière, laquelle est renforcée par des nuages si blancs qu’ils en sont presque aveuglants . Nous sommes complètement éblouis une fois de plus. L’arrivée sur Copacabana fera l’objet de nombreuses photos !

 

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Copacabana – Altitude 3800 mètres (55 000 hab.)

 

Copacabana signifie « Vue sur le Lac » en Aymara. Il y a un Copacabana au Brésil (plage et quartier de Rio de Janeiro), mais c’est ici que ce nom a vu le jour en premier.

 

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Cette ville, au ras de l’eau et coincée entre deux collines est une bien agréable étape entre La Paz et le Pérou et c’est d’ici que partent les bateaux pour différentes îles du lac, notamment les îles du Soleil et de la Lune. Elle est très touristique et ces rues sont consacrées, au tourisme, aux touristes et c’est partout, dans le centre ville, marchands d’artisanat, hôtels et restaurants. La vie du port, dès 7 heures du matin, est très active et l’on s’y croirait en Europe, que de touristes pour les îles, et nous aussi, y attendons notre bateau pour l’île du Soleil.

 

Ce que nous avons préféré à Copacabana : ses fabuleux couchers de soleil sur le lac.

 

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L’Île du Soleil

 

Il faut 2 H 30 pour arriver à la pointe nord de cette île. Mais ces 2 H 30 sont 2 H 30 d’émerveillement. Tout au long du parcours cela change tout le temps, ici une île, là une presqu’île ou encore un îlet caillouteux planté d’un seul arbre, de petits villages sur les rives des presqu’îles et pas très loin des rives du village, une barque de pêcheurs à l’ouvrage, des femmes qui font la lessive, et parfois un bouquet de roseaux aux couleurs vert/jaune qui sortent de l’eau, les nuages qui jouent sur l’eau, une eau cristalline qui ne peut que renvoyer l’image, et ce bleu du lac…..

 

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À l’approche de la pointe sud de l’Île du Soleil, la nature est plus généreuse et cette partie de l’île est particulièrement recouverte de cultures en terrasses et de genêts en fleurs. Nous longeons l’île jusqu’à sa pointe nord et là nous débarquons et le bateau nous reprendra le soir à la pointe Sud.

 

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Cette île compte trois villages que peuplent près de trois milles habitants. Sur cette île, il n’y a aucun véhicule à moteur. Les déplacements s’y font à pied ou par voie navigable. L’île est quadrillée de sentiers pédestres. L’arrivée au nord se fait dans le petit village de Cha’llapampa. Ce village est des plus sommaires. Les cochons, les ânes sont dans les ruelles et sur la plage où les grenouilles les étonnent.

 

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Après la visite du village, nous partons vers la pointe Sud de l’île. Après une bonne et longue grimpette, nous atteignons le sommet, il est à 4000 mètres. L’effort en valait vraiment la peine. De ce sommet, nous avons des vues époustouflantes à la fois sur cette île mais aussi sur tout son environnement et notamment sur l’île de la Lune. Le site est exceptionnellement beau. Ce lac a quelque chose de méditerranéen. Sur notre parcours, nous pouvons voir des ruines Inca, mais il faudrait être archéologue pour les apprécier et imaginer que cet endroit ait pu être un site antique Inca autrefois.

 

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Tout au long de notre balade au sommet de cette île, du nord au sud, nous sommes allés d’émerveillement en émerveillement. L’arrivée au sud, trois bonnes heures après, est trop rapide, on aurait aimé rester plus longtemps dans cet environnement magique, mais il nous reste encore le grand escalier de l’Inca à descendre pour arriver au port. Le sud de l’île est très beau, le village est perché sur sa crête et son environnement est tellement verdoyant et fleuri et d’une telle harmonie avec le bleu du lac.

 

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Nous avons passé une merveilleuse journée sur ce lac et nous attendons avec impatience les visites que nous ferons sur d’autres îles, mais du côté péruvien.-

 

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Notre voyage en Bolivie, s’arrête ici. Nous aurions aimé faire d’autres régions de ce pays, notamment l’est, mais la situation actuelle est si tendue qu’il est plus raisonnable de quitter ce pays. La frontière péruvienne est toute proche et nos premières visites au Pérou seront pour d’autres îles de ce lac.

 

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Conclusion :

 

Nous avons dit dans le préambule de ce récit que ce pays était un pays de chocs. C’est vrai, des chocs nous en avons eus : choc des cultures, choc des traditions, choc au vu de l’état des villes, villages et de leur grande précarité, choc devant la grande beauté et l’amplitude des paysages, mais le plus grand choc pour nous a été le choc de l’extrême pauvreté de ce pays associé au choc de la grande richesse de certaines villes et puis encore le choc des conditions de vie extrêmement pénibles, dures, difficiles et probablement plus encore de ses habitants. Ceci explique sans doute la grande réserve des Boliviens à l’égard des touristes. On nous dit souvent que la Bolivie est un pays authentique, c’est bien vrai qu’il l’est, mais chaque pays l’est plus ou moins à sa façon, et puis, ici, où se situe la frontière entre authenticité et archaïsme ?

 

Mais la Bolivie est aussi un pays où le charme est bien présent et joue très bien son jeu et nous avons été souvent sous son charme. Nous disons à tous les voyageurs qui passent en Amérique Latine, surtout ne boudez pas la Bolivie, elle vous mérite. Elle vous fera parfois souffrir, vous et vos machines, mais cela en vaut vraiment la peine. La Bolivie est si touchante et si belle….

 

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Pour la suite du récit, rejoignez le Pérou !